Ma grand-mère maternelle - Mon aïeule maternelle  

Nom
"Mémé Georgette"
Georgette Lucie CADAS - 7
divorcée de René Édouard MARTIN
Naissance Le 21 juillet 1894 à 7 h A Lagny sur Marne (77400) - 3 rue des Tanneurs
Décès Le 9 août 1971 à 8 h 45 à 77 ans
A Paris à l’hôpital Hôtel Dieu (75004) – 1 place du parvis Notre Dame
Enterrée au cimetière de Pomponne (77400)
Profession(s) Couturière – Gérante de lavoir (St Ouen) – Ouvreuse (théâtre du Châtelet 
à partir de août 1930 puis cinéma  les Images place Clichy)
Domicile(s) 25, rue Jacques Le Paire Lagny sur Marne (77400) en 1922
92, rue de la Villette Paris (75019) en 1931-1932
11-13, avenue du Bel-Air Paris (75012) de 1933 à 1955 ?
39, rue Beaubourg Paris (75003) de 1955 ? à 1971
Parents Georges Paul CADAS (cf. fiche 14)
Et Victorine Eugénie JOLY - 15 

Mariage Le 26 octobre 1916, A Pomponne (77400), sans contrat de mariage => extrait
(Témoins : Constant Isidore MARTIN 56 ans oncle, Arsène Félix DUTHEIL 39 ans oncle, Aline HEROS)
Divorce le 23 mars 1931
Époux René Édouard MARTIN (cf. fiche 6

Premier enfant Arlette Suzanne MARTIN (cf. fiche 3) – ma mère / Robert BOURDUGE
Née le 20 novembre 1918 A Lagny sur Marne 
Décédée le
28 décembre 1982 à 64 ans à l’hôpital de Lagny sur Marne
Deuxième enfant

Jean Georges MARTIN - mon oncle - Opérateur cinéma
Né le 28 février 1922
A Lagny sur Marne (77400), 25 rue Jacques Le Paire - 

Il a été à l'école au pensionnat St Laurent de Lagny. Il a également été à la 
pension laïque Albert KALIS (du nom de son directeur) de Nogent
sur Marne en 1934 et 1935.
Elle était située juste à l'entrée de la ville, au dessus de la "côte à convert" 
(actuellement dénommée "côte du Baltard"). Elle a fonctionné jusque dans 
les années 1960, date de début de la transformation de la place Leclerc. 
On peut penser que son adresse était les premiers numéros impairs de l'avenue de Joinville, où se situe actuellement  la banque "Le Crédit Lyonnais".

N'ayant pu s'engager ni dans la marine, ni dans l'armée, il parcourt la France en vélo, en cherchant des petits boulots, en direction de l'Espagne pour rejoindre le général de Gaulle en Angleterre.
  Circuit en voiture puis en vélo de Jean MARTIN :  juin à août 1940 (en cherchant du travail)
reconstitué à partir des courriers envoyés à sa mère.
  • Départ de Paris - Corbeil - Etampes - Orléans
  • 13 juin  : Blois - Amboise - Tours
  • 14 juin : Tours - Poitiers
  • 15 juin : Poitiers - Angoulème
  • 16 juin : Angoulème - Bordeaux
  • 17 juin : Bordeaux - Arcachon
  • 18 juin : repos dans un centre d'accueil puis le soir Sanguinet
  • 19 juin : Sanguinet - Seignosse
  • 20 juin : Seignosse - Bayonne
  • du 20 au 28 juin : Anglet
  • du 30 juin au 9 juillet : Biarritz (Restaurant Plaza Berri - 20 avenue du Mal Foch)
  • 9 juillet : Biarritz - Orthez - Pau - Soumoulou
  • 10 juillet : Soumoulon - Tarbes - Toulouse
  • 11 juillet : St Elix - Carcassonne
  • 12 juillet : Narbonne - Perpignan - Port Vendres
  • du 12 au 24 juillet : Port-Vendres et Collioure (opérateur de cinéma)
  • du 24 juillet au 10 août : Figueras - Gérone - Barcelone - Cervera
    le 10 août 1940 : dernière lettre de Cervera reçue par sa mère

  Mais il est interné puis fusillé le 9 septembre 1940 à 18 ans, au camp de concentration de Miranda de Ebro, province de Burgos, Espagne => extrait
Son corps présumé a été rapatrié au centre de Toulouse en 1955 - La restitution des restes a été impossible car ils  ne correspondaient pas aux renseignements signalétiques fournis le 20 décembre 1955 par sa mère Georgette CADAS.
De ce fait un doute a toujours plané dans l'esprit de sa mère au sujet du décès de son fils Jean.

Mes principaux souvenirs de ma grand-mère maternelle Georgette CADAS.

La naissance et l'enfance de ma grand-mère maternelle se sont déroulées en Seine et Marne à Lagny puis à Pomponne. Elle va à l'école à la pension religieuse de Lagny mais en 1905 date de la loi sur la séparation de l'église et de l'état elle doit aller dans une école laïque.

Mariée elle travaille comme gérante de lavoir à St Ouen. En 1930 elle devient parisienne, travaille à Paris, se sent parisienne et y restera jusqu'à son décès.

C'était une femme grande, mince, élégante, "une femme du monde" qui portait de belles toilettes. Elle aimait aller aux courses à Longchamp. Sa vie d'ouvreuse au théâtre du Châtelet lui procurait une belle situation, lui permettait de voir des vedettes de l'époque et elle aimait cette atmosphère de théâtre. J'ai eu l'occasion d'assister avec ma grand-mère paternelle Suzanne Lux à des représentations au châtelet grâce aux places qu'elle nous avait procurées. En 1957 ce fut la visite à Paris de la reine Élisabeth II d'Angleterre, aussi m'a t'elle emmené voir les fastes de son apparition sur la Seine.

A moi et à ma sœur Christiane elle achetait des manteaux de fourrure pour l'hiver.

De 1929 à 1948 elle a connu un homme H. Landrier qui lui écrivait régulièrement. Il aurait sauvé la vie à son fils Jean Martin qui allait se faire écraser.

Les temps sont devenus plus difficiles et  la situation d'ouvreuse au cinéma Les Images lui fournissait de moins en moins de revenus. Ce type de métier n'assurait pas de retraite décente. Vers 1955 elle s'associe pour acheter à crédit un cinéma dans l'Essonne. Cela n'a pas marché, elle a perdu son investissement et cela a fini par un procès en 1967 avec M. Cossais. Jusqu'à la fin de sa vie elle a dû faire des petits métiers : placeuse de chaises dans les squares ..., malgré les quelques aides financières que la famille pouvait lui procurer.

Elle vouait une adoration particulière à son fils Jean Martin. Profondément marquée par son assassinat supposé en Espagne en 1940, elle n'a cessé de chercher les traces éventuelles de son existence.

Dans la dernière décennie de sa vie, elle venait une fois par semaine au pavillon de Pomponne pour aider notre mère à des travaux de couture. Elle visitait régulièrement à Nesles sa cousine Lucie Regnault/Javon, en fait la cousine germaine de sa mère, et elle correspondait avec elle. Également avec mes sœurs, nous l'invitions lors des fêtes familiales : Noël, Pâques, fêtes religieuses, anniversaires ...

Sa passion c'était les chats. Elle en avait 3 à la fin de sa vie. 

Elle est décédée à 77 ans d'une maladie des poumons tuberculose ou cancer ? La veille de sa mort j'ai été la visiter à l'Hôtel Dieu; Elle souffrait beaucoup de ses jambes et on m'a fait comprendre qu'elle était bien mal. Ce jour-là ma fille Christine alors âgée de 8 ans a absolument voulu venir avec moi. Mais devant l'état de santé de son arrière grand-mère, on ne lui a pas permis de rester auprès d'elle.